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le revers de la médaille

2 février 2011

le revers de la médaille

 

 

SAGESSE

  Il arrive que, loin des tracas scolaires qui rendent les textes littéraires rebutants à cause des exercices pas toujours agréables qui sont imposés et auxquels il faut impérativement se plier, on revisite, à l’âge adulte, rien que pour le plaisir, les auteurs qui ont enchanté, ennuyé ou marqué l’adolescence. Et là, on y découvre, grâce à l’expérience accumulée, beaucoup de choses tapies derrière les mots, les formules, les titres ou même la ponctuation: des détails qui paraissaient dénués de tout sens aux yeux de la jeunesse. Il est vrai qu’on apprend chaque jour est que pour un esprit curieux, celui d’un homme qui ne se contente pas de rester derrière sa mangeoire ou devant sa télévision, la vie est un grand livre ouvert qu’il faut se donner la peine de feuilleter à condition d’y savoir lire. Evidemment, quand on est jeune, on fait plus attention aux choses qui sont en relief, plus lumineuses, plus choquantes, qui paraissent révolutionnaires à cause de leur violence ou de leur radicalité et qu’on reçoit comme des vérités éternelles. Mais au fur et à mesure que le temps passe, les choses s’organisent et prennent, dans une vision qui s’élargit sans cesse, leur place et leurs plus justes proportions. D’ailleurs, un de mes aînés, journaliste de profession qui se meurt lentement au pied de la montagne qui l’a vu naître, m’avait averti en voyant la fougue et l’enthousiasme d’une jeunesse impatiente d’en découdre avec l’ordre établi: «Tu sais, il est normal d’être révolutionnaire à vingt ans! J’en ai vu beaucoup qui croyaient pouvoir changer le monde et qui, à quarante ans sont rentrés dans le rang, le tête basse et la queue entre les jambes…»
C’est en revisitant Verlaine, le Prince des poètes, comme l’appelaient ses admirateurs, que j’ai commencé à saisir le sens d’une vie. C’est à travers les titres de ses recueils qu’on peut comprendre: Les fêtes galantes, Poèmes saturniens, Jadis et naguère, Parallèlement et Sagesse. Que de chemin parcouru par celui qui a voué une très grande partie de sa vie à Bacchus et à Eros, entre absinthe et liaisons scandaleuses avant d’arriver à la destination finale qu’est la tempérance, dernier arrêt avant la sagesse!
Ce qui peut arriver à un individu semble arriver à présent à une grande partie de l’Humanité qui semble atteindre son âge de raison et qui, de Kyoto à Copenhague, ne cesse de rappeler à ceux qui ont la lourde charge de gérer notre maison commune, de prendre les mesures qui s’imposent afin que l’Humanité puisse durer un peu plus sur ce caillou qui fut jadis le Jardin d’Eden. Et c’est là que les vieux mythes prennent tout leur sens: ce qui était un paradis risque de devenir un enfer à cause de l’appétit insatiable des hommes: la surconsommation, la recherche exclusive du profit peuvent mener à la ruine. On comprend alors le dédain affiché par Diogène le Cynique, envers Alexandre le Grand, la terreur des rois, quand il lui a dit simplement: «Ôte-toi de mon soleil!» Comment ne pas reconsidérer les rites des Amérindiens qui, après avoir tué leur gibier, lui demandaient humblement des excuses. Tout un cérémonial s’accomplissait avant de ramener la bête tuée. Les «sauvages» ne prenaient à la nature que ce dont ils avaient besoin: le strict minimum. Comment ne pas s’incliner devant ces fidèles de sectes religieuses réfugiées aux USA, qui refusent le confort de la modernité pour n’avoir pas à polluer l’environnement.
Les vieilles croyances ont toutes un fondement qu’on appelle aussi sagesse.

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2 février 2011

le revers de la médaille

Mes lecteurs pourront trouver ici mes principale chroniques.

2 février 2011

le revers de la médaille

date de publication:02.02.2011

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